Lettres édifiantes et curieuses écrites des missions étrangères. Tome huitième

Page 67

ET

CURIEUSES.

59

tude méridionale. O n en ignore entièrement les limites , et tout ce qu'on en a p u dire jusqu'ici, n'a pour fondement que quelques conjectures, sur lesquelles on ne peut guères compter. Cette vaste étendue de terre paraît une plaine assez unie : mais elle est presque toujours inondée , faute d'issue pour faire écouler les eaux. Ces eaux s'y amassent en abondance par les pluies fréquentes , par les torrens qui descendent des montagnes , et par le débordement des rivières. Pendant plus de quatre mois de l'année , ces peuples ne peuvent avoir de communication entr'eux, car la nécessité où ils sont de chercher des hauteurs pour se mettre à couvert de l'inondation , fait que leurs cabanes sont fort éloignées les unes des autres. Outre cette incommodité , ils ont encore celle d u climat dont l'ardeur est excessive : ce n'est pas qu'il ne soit tempéré de temps en temps , en partie par l'abondance des pluies et l'inondation des rivières , en partie par le vent d u N o r d qui y souffle presque toute l'année; mais d'autres fois le vent d u S u d qui vient d u côté des montagnes couvertes de neige, se déchaîne avec tant d'impétuosité , et remplit l'air d'un froid si piquant , que ces peuples presque nus et d'ailleurs mal nourris , n'ont pas la force de soutenir ce dérangement subit des saisons, sur-tout lorsqu'il est accompagné des inondations dont je viens de parler , qui sont presque toujours suivies de la famine et de C 6


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.