EN GUINE'E ET A CAYENNE.
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MON TRES - CHER FRERE P.C.
C
E n'eft qu'après bien des combat* & de la refiftance de mon côté , que je me fuis déterminé à travailler à la Relation, dont je vous ai parlé dans ma derniere lettre , & je dois vous avouer que fi l'on ne m'avoit pas preffés pour ainfi dire , l'épie dans les reins , je n'y aurois jamais mis la main. Vous n'ignorez pas (car je crois vous l'avoir marqué , ) que celle que je vous envoyois par un navire Provençal, il y a une dizaine d'années, fut perdue avec le navire près de Cadis. Je ne fongeois plus à faire de pareils ouvrages : mais le hazard a été caufe que l'on m'a preffé de nouveau de faire cette relation, j'en avois un brouillon dans ma chambre & je ne fçai comment Mr. Barrere Medecin Botanifte enqui m'étoit venu voir à ma million de voyé par la Gourou & qui y demeura environ un Cour. mois, alla deterrer ce brouillon. Comme il eft fort curieux , il me demanda, de le voir ; il le parcourut & trouva qu'il y avoit bien des choies curieufes & qui meritoient d'être vûes en Fraace. Il me preffa deflors de travail-