Voyage du chevalier des M.*** en Guinée, aux isles voisines, et à Cayenne. Tome III

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VOYAGES

fur tout les jointures , & rend à ces infortunés malades une fanté des plus parfaites. Qui a raifon ? c'eft aux Médecins à nous le dire, & à nous à les croire fi nous le jugeons à propos.

Gomme On tire en deux maniéres la gomme de gayac. de cet arbre. Tout dur qu'il eft, il en a. La prémiére maniére eft de faire des incifions à fon écorce. Si on les fait dans le tems que la fève monte , on en tire une plus grande quantité ; mais elle doit être moins bonne, parce qu'elle eft plus crue & trop mêlée de l'humidité de la terre & du fuc qui étoit deftiné par la nature à nourrir l'arbre & à le faire croître. Si on ne les fait qu'après le tems de la fève, on en a moins : mais elle eft meilleure, plus cuite, plus remplie d'efprits & de fels. La feconde maniére eft de ne faire aucune incifion, & de fe contenter d'amaffer celle que l'arbre jette de lui même , excité par la chaleur. Cette gomme eft très-parfaite : & quoiqu'en bien plus petite quantité , elle produit des effets incomparablement plus furs, plus prompts & meilleurs. La bonne gomme de gayac doit être d'un rouge foncé, brun, fans être opaque: elle doit être pefante , friable , d'une odeur agréable & céphalique. On la peut prendre en bol, & en mefurer la quantité à la force du malade & à la malignité de la maladie, & après le bol on


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