Mémoire sur les colonies Américaines

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risé. Si les Colons américains savoient le part! qu'ils pourroient tirer de nos officiers réformés , en les attirant à leur service, il est vraisemblable que par les seules lettres que ceux-ci écriraient à leurs amis sans aucune vue politique , nous serions très-bien informés , sans que le ministère parut y être pour rien. C'est à la sagesse de M. le comte de Vergennes à savoir s'il convient de faire quelque chose de plus. C'est une question encore plus délicate de savoir si l'on peut donner sous mains des secours aux Américains, soit en munitions, soit en argent. Il n'y a aucune difficulté à fermer les yeux sur les achats de munitions qu'ils font dans nos ports. Nos commerçans sont libres de vendre à quiconque leur achette. Nous ne distinguons point les Colons des Anglois même. Si nous les distinguions, si nous les regardions comme deux puissances divisées en guerre l'une avec l'autre , notre rôle seroit la neutralité , et refuser de vendre aux Américains, ce seroit en sortir. Mais ce seroit en sortir aussi que de leur fournir des secours en argent, et cette démarche , qu'il seroit difficile de cacher, exciteroit de la part des Anglois de justes plaintes. Mal


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