Frontières entre le Brésil et la Guyane française. Tome III.

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RAPPORT

DE

MALOUET,

1776

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portante ). Cette portion de côte usurpée par eux est d'ailleurs très - précieuse par la faculté que nous aurions d'y établir la pêche du lamentin. D e leur côté, les Hollandais paroissent avoir la prétention de nous cerner dans l'intérieur des T e r r e s . . . Le petit nombre de colons français que renferme aujourd'hui la Guiane. . . Il nous en arriveroit autant dans la Guiane, si on ne s'occupait dès ce moment-ci de la démarcation des limites entre notre colonie et celle des Hollandais et des Portugais. En conséquence, on joint à cette feuille les anciens Mémoires trouvés dans les porte-feuilles de cavenue. dont un de 1688. et deux de M. le baron DE B E S N E R : er comme il pourvoit être dangereux de paroître douter de la légitimité de nos droits, on croit que le préambule nécessaire à toute négociation, seroit de déclarer à la Cour de Portugal que le Roi, aux termes du Traité d'Utrecht, a ordonné l'établissement d'un poste dans la baie de Vincent Pinçon, d'où Sa Majesté se propose de faire tirer une ligue droite de l'Est à l'Ouest pour la fixation des limites ). Il est alors certain que 2

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) L e T r a i t é d'Utrecht interdisait expressément la n a v i g a t i o n de l ' A m a z o n e aux Français. D a n s sa d é p ê c h e du 17 l é v r i e r 1713 à l ' A m bassadeur A n g l a i s en F r a n c e , le S e c r é t a i r e d'Etat, Lord B o l L n g b r o k e . avait d i t : Enfin, il faut que la source du fleuve (c'est-à-dire le cours supérieur de l ' A m a z o n e ) a p p a r t i e n n e aux Espagnols, e1 son e m b o u c h u r e » (le cours i n f é r i e u r ) a u x P o r t u g a i s , et ni les Français, ni les Anglais, ni

aucune antre nation ne doivent avoir une avenue ouverte dans ce pags »

docu-

m e n t n° 62. au T . I I ) . L o u i s X I V . c'est-à-dire la F r a n c o , accepta ces conditions le 7 mars, et le T r a i t é d'Utrecht fut signé peu après. cependdant. c'était au nom de ce m ê m e T r a i t é d'Utrecht, qu'on c o m m e n ç a i t en 177(i à c o n v o i t e r Varenne du R i o N e g r o . si é l o i g n é e de cette p a u v r e colonie de C a v e n u e , mal peuplée, alors c o m m e aujourd'hui, et destinée à n ' ê t r e , au milieu des Etats indépendants et (les autres possessions européennes de l ' A m é r i q u e , qu'un lieu de déportation. 2

) Cette l i g n e d r o i t e Est-Ouest t i r é e de la prétendue baie de Vincent P i n ç o n , au N o r d du Cap du N o r d , représentait une prétention bien plus m o d e s t e q u e les prétentions actuelles d e la F r a n c e . La France a d e m a n d é à l ' A r b i t r e une l i g n e intérieure qui t r a v e r s e le c o i n s supérieur des affluents


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