Frontières entre le Brésil et la Guyane française. Tome III.

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LETTRE DE CHARANVILLE

Vous vous souvenez sans doute, Monsieur, de ce que vous m'avez marqué que vous remettiez toutes vos résolutions à la détermination de nos monarques. Vous ne pouvez ignorer qu'elles sont nos prétentions puisque vous reconnoissez par votre même lettre que la diffErente position de nos limites fait le sujet de la contestation, nous prétendons qu'ils sont à la petite rivière d'iapoc, dans la baie de Vincent Pinson ), ce qui est d'autant plus évident qu'on ne trouve ce nom en nul autre endroit sur les cartes. Vous voulez qu'ils soient a notre Ouyapc ): quelque puissent être nos droits, il étoit de l'équité, de la prudence de ne rien entreprendre de part et d'autre dans toute l'étendue contestée jusqu'à cette respectable détermination que nous attendons ). Quoi, ce principe n'auroit-il de tord a Para que pour retenir notre bien en ne rendant pas nos esclaves; et seroit-il sans vigueur des qu'il s'agiroit d'entreprises lucratives. Quelle seroit cette jurisprudence? Ce serait vouloir faire la loi à une nation bien plus accoutumée à la donner qu'à la recevoir. Pour peu qu'on ait envie de rompre la bonne intelligence, c'est le moyen le plus infaillible. Supposé donc, Monsieur, que l'avis se trouve vrai, je vous déclare au nom du Roy mon maître que si vous ne contenez 2

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) Il n'y a jamais eu de rivière Yapoc à la prétendue baie (le Vincent Pinçon, près (lu Cap d u N o r d . L e Y a p o c , Y a p o c o ou Oyapoc a toujours été la r i v i è r e du Cap d ' O r a n g e : L ' e x a m e n des cartes a n t é r i e u r e s à 1713 l e montrera. 2

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)

Cela

QU'ALÈXANDRE

montre DE S O U Z A

que

le Mémoire français s'est trompé en croyant avait donné son a(|uiesceinent à la thèse

FREIRE

des Cayenuais. ) C e passage montre que; m a l g r é les demandes instantes des autorités de C a v e n u e , depuis 1727, le G o u v e r n e m e n t français n'avait pas encore adopté leur manière de c o m p r e n d r e le T r a i t é d'Utrecht. Quant a u G o u v e r nement portugais, il continuait à dire, c o m m e toujours, que la frontière déterminée par le T r a i t é d'Utrecht était à la r i v i è r e de Japoc o u Oyapoc, dite de Vincent Pinçon. On doit l'aire r e m a r q u e r que le traité ne disait pas rivière de Vincent Pinçon, mais rivière de Japoc ou Vincent Pinçon. 4


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