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EXCURSION DANS L'ELDORADO
puis réouverte et refermée encore, ont toujours été pour moietpour la plupart des gens, une énigme, ou plutôt une preuve nouvelle du défaut d'ordre et de plan organique qui présida aux destinées du Callao. Si l'on eut demandé aux propriétaires successifs du filon Garatal quelles avaient été les raisons impérieuses, d'ordre majeur, qui les avaient obligés à agir ainsi, ils eussent été aussi embarrassés pour répondre (pie moi pour trouver l'explication. Mais toute l'histoire du Callao a été, pendant une vingtaine d'années, un songe éveillé et réalisé, un conte oriental vécu ; on ne peut donc être surpris que les poètes qui improvisaient le Rêve enchanté, aient émaillé de bizarreries ce chant prolongé, et y aient jeté beaucoup de fantaisie et de décousu. Ce fut le cas pour la Colombia. Dans une période de sept années, de 187.3 à 1880, les travaux entrepris par la Compagnie Américaine de L. M. Davis, puis continués par la Compagnie Vénézué lienne « El Tigre », avaient permis de retirer du filon Caratal environ
27.000
tonnes de quartz, donnant
36.000 onces d'or, soit plus d'une once et quart à la tonne. Don Antonio, qui acquérait le plus possible les pro priétés minières du voisinage, s'en rendit maître, et un peu plus lard, y adjoignit les filons appelés Cartago, puis