Le calvaire d'un innocent ; n° 156

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— 4973 — La température s'adoucissait par degrés : l ' o n sentait que l'on s'approchait du Sud de l'Espagne. A bord, tout semblait aller à merveille et les passagers, maintenant, formaient comme une grande famille. L a nuit était tombée. Seuls, sur le pont, Smolten et D u b o i s et, à l'autre bout du pont, un couple d'amoureux, devisaient. Dans quelques jours, ils toucheraient à Dakar... L e s deux hommes commençaient à avoir déjà quelque regret de la vie à terre, que serait-ce lorsqu'ils seraient en pleine brousse... La nuit était fraîche, mais splendide ; n o n loin, dans le sillage du grand navire, on apercevait un yacht de plaisance, q u ' o n avait rencontré dans la matinée de ce même j o u r et les passagers avaient pu lire, inscrit à la poupe, le n o m de « G l o r y » . C'était, en effet, le beau yacht blanc de R é g i n a l d B u r y qui croisait dans l'Atlantique, ayant à son bord, le fils de lord R o w l a n d et son inséparable James Wells. L e s deux jeunes gens avaient décidé de se rendre en Afrique, eux aussi. L a mélancolie de James W e l l s ne cédait pas aux multiples distractions que lui procurait sans cesse son ami ; toujours, lancinante et aiguë, revenait sa douleur... I l était inconsolable de la perte de la pauvre A m y . Cependant, R é g i n a l d espérait que l'action, la rudeaction africaine le guérirait... Tandis qu'à b o r d du « Brcslau » , Smolten et Dubois, jouissaient de la douceur du soir, sur le « Glory » les deux explorateurs causaient eux aussi des chasses prochaines qu'ils se promettaient. Soudain, Réginald sursauta et, le bras tendu, dans la direction du grand paquebot dont, l'instant d'avant, on voyait les feux à tribord, il s'exclama : — Qjue se passe-t-il donc ï


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