La carte de l'empire colonial français

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LES ARMÉES FRANÇAISES D'OUTRE-MER

(travaux entre Kasba-Tadla et Boujad, levé d'itinéraire entre Mahiridja et Anoual, etc.). D e 1924 à 1926, les topographes suivent les géodésiens dans le Sous (région de Taroudant), cependant que les bureaux topographiques locaux remplissent les vides laissés sur la carte du Tadla ou de la haute Moulouya. En 1929-30, enfin, des avions survolent les confins désertiques du Haut Atlas. De ces dernières explorations sont sorties les feuilles de Taouz, de Tazzarine, de Timidert. Aujourd'hui, on peut considérer la carte de reconnaissance au 200.000" c o m m e à peu près achevée dans ses grandes lignes; mais beau­ coup de mystère subsiste encore dans les zones qu'elle recouvre. Sans cesse, les sections topographiques reçoivent des renseignements, qui les obligent à des remaniements continuels. e

Cependant, la carte au 200.000 , qui, encore en 1920, était considérée c o m m e un instrument de guerre presque parfait, s'est usée; elle est détrônée par l'actuel 100.000° de reconnaissance. Le 100.000" de reconnaissance. — A la fin de 1924, il existait déjà un 100.000 marocain, mais bien complexe. Trois types de cartes recou­ vraient, dans leur ensemble, la côte atlantique jusqu'à Agadir, la ré­ gion entre Nemours et Itzer, et un vaste pays dont Bou-Anane occupait le point central: une carte générale imprimée en noir ou en couleurs pour les zones où la qualité des levés l'avait permise, couvrant à peu près les plaines marocaines de Mogador à Oudjda et les régions de Bou-Denib, Anoual et Bou-Anane; des croquis photographiques établis dans certaines régions; la carte du front dissident. e

Cette « Carte du front dissident » mérite quelques remarques. Les travaux photographiques avaient pris une importance de plus en plus grande, et la section chargée de ces travaux déployait une activité con­ sidérable; mais le programme des levés s'effectuait trop tard pour être m e n é à bien en temps utile. Ce programme était fonction du plan d'opérations qui n'était dressé qu'à la fin de l'année; il ne restait donc qu'un délai de quatre à cinq mois, beaucoup trop court, pour en per­ mettre l'exécution. La marche du travail était, en outre, compliquée et ralentie par les modifications que le Haut Commandement apportait au plan d'opérations. Abandonner des levés commencés, en entreprendre d'autres sans mission préparatoire de géodésie, constituait une diffi­ culté pour les dirigeants du Service Géographique du Maroc. Et les


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