De la question des sucres en 1843 et de l'absolue nécessité d'en finir avec elle

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dirigé et dominé par le blanc. Si on a voulu constituer une société de philosophes africains, Diogènes noirs, vivant sans soucis c o m m e sans besoins à l'ombre d'un ajoupa, à la bonne heure; mais 500 millions dépensés, c'est u n peu cher pour cette œuvre philosophique. Je sais bien que , pour affaiblir l'impression produite par la diminution d u travail aux A n tilles anglaises et la diminution de leurs exportations , on a fait sonner bien haut dans le parlement anglais le chiffre croissant des marchandises importées par la métropole, tout en le présentant c o m m e u n signe de prospérité. D'abord, on oubliait de tenir compte des consommations extraordinaires provoquées aux colonies par la distribution des 5oo millions, qui tous n'avaient pas été employés à solder les créanciers de la métropole; puis on raisonnait sans logique quand on s'applaudissait d'avoir reçu moins de marchandises, et d'en avoir donné davantage pour les payer. Si le nègre, depuis qu'il est libre, exige, pour le court espace de temps qu'il consent à donner au travail, u n salaire exagéré; s'il ne produit plus qu'une livre de sucre, quand auparavant il en produisait deux; si la métropole se croit obligée de payer cette livre plus cher qu'elle ne payait les deux ensemble, assurément le travailleur noir


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