Des colonies sucrières et des sucreries indigènes (1839)

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( 163 ) rait nul besoin de réclamer des mesures législatives qui doivent entraîner la ruine de sa rivale. En désespoir de cause, ils disent que lors m ê m e que nos colonies sucrières viendraient à périr, il faudrait encore que la Francefitdes transports de sucre pour entretenir la marine , c'est-à-dire qu'elle ne devrait consommer que du sucre étranger, attendu que sans le chargement du sucre, il n'y aurait plus pour elle de navigation. Nous avons montré ce qu'étaieut les bâtiments employés au transport des sucres, relativement à ceux employés par les autres voyages de long-cours, par la pêche, par le grand et le petit cabotage. L'assertion des députés ne prouve rien autre chose, si ce n'est qu'ils font des réclamations, non pour les colonies, mais pour leur commerce et leur spéculation. Les députés du commerce maritimefinissentpar de­ mander l'abaissement du rendement ; mais ils ne le de­ mandent que pour donner de l'extension à notre navi­ gation; ils ne le croient pas capable de faire cesser l'état de gêne dans lequel se trouve la sucrerie. Ils ne pensent pas qu'il puisse causer l'exportation d'une quantité ap­ préciable de sucre colonial, parce que son prix est plus élevé que celui du sucre étranger. Mais nous avons dit que l'abaissement du rendement était une prime, que cette prime ne causerait au trésor qu'un très-faible préjudice, en comparaison de celui qui serait causé par le dégrévement ; qu'il ne fallait pas compter le droit perdu sur les quantités exportées, car elles seraient restées sans ache­ teurs; que la légère faveur accordée au sucre colonial suffira cependant pour favoriser l'exportation lorsqu'il y a surabondance, puisqu'en ce cas le prix colonial est fort bas; que la perte du trésor ne pourrait devenir grave qu'autant que les sucres étrangers seraient admis au ren-


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