Géographie complète et universelle. Tome 5

Page 250

238

LIVRE CENT ONZIÈME.

Cependant, comme si ce n'était pas assez de trouver sur le territoire des États-Unis les traces d'un peuple antérieur à la population actuelle, des restes de constructions en pierres, remarquables par leur régularité, nous révèlent dans la môme contrée l'existence d'une nation plus avancée en civilisation que celle qui a élevé cette foule de tertres et ces nombreuses fortifications dont nous n'avons présenté qu'un aperçu rapide. A 2 milles de Louisiana, sur le Noyer-Creek, ruisseau qui se jette dans le Mississippi, s'élèvent quelques-uns des monuments dont nous voulons parler. L'un d'eux, construit en pierres informes, a 18 mètres de longueur et 72 de largeur : c'est un bâtiment divisé en quatre salles, dont la première est aussi grande que les trois autres ensemble. Un petit bâtiment carré à l'extérieur, mais qui renferme deux salles de même forme, séparées par une de forme ovale, se remarque à quelque distance de là. Ces édifices présentent des voûtes assez bien faites, construites en petites pierres taillées avec régularité. On peut attribuer encore à la même nation des murailles tantôt parallèles, tantôt circulaires, ou d'une forme oblongue fort allongée, que l'on suppose avoir été bâties pour former des enceintes destinées à la célébration des jeux; la plupart de ces constructions sont aussi en pierres. Enfin, il est probable qu'ils appartiennent au même peuple ces puits construits en briques, que des fouilles ont fait découvrir sur les bords de la Delaware. Telles sont les grandes constructions que des populations inconnues ont laissées sur le sol des États-Unis. M. Brackenridge en porte le nombre à plus de 5,000. Il nous reste à parler de quelques antiquités moins consirables , mais non moins intéressantes. Au premier rang se place un rocher de gneiss, trouvé sur le bord de la mer. à l'embouchure de la rivière de Taunton , dans l'Etat de Massachusetts, et chargé de figures que l'on a considérées comme des hiéroglyphes et de caractères que l'on a regardés comme phéniciens: ce qui prouverait que l'Amérique a été connue des anciens. Mais, malgré l'opinion de Court de Gébelin et de quelques auteurs récents, tels que MM. Yates et Moulton, l'origine qu'on a voulu assigner à ce monument nous semble loin d'être prouvée. En effet, selon nous, ou le monument est phénicien, et alors l'inscription ne doit présenter que des caractères appartenant à l'alphabet des Phéniciens, ou il est étranger à ce peuple, et dans ce cas il n'offrira que de faibles analogies avec son écriture : et c'est en effet ce que nous remarquons dans l'inscription hiéroglyphique en question. En retranchant de cette inscription sept ou huit figures d'bommes et d'animaux qui n'ont jamais pu être tracées par une main phénicienne, tant elles sont grossières, il reste plus de 80 caractères, par-


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.