Recueil des lettres de la Vénérable Anne-Marie Jahouvey. Tome troisième

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LETTRE 403e A LA R. MÈRE MARIE-JOSEPH JAVOUHEY, A PARIS Douleur de la mort de la Chère Mère Marie-Thérèse. Affaire d'Autun. Désintéressement admirable. Ne pas augmenter les dépenses. LA SAINTE VOLONTÉ DE DIEU.

Cayenne, 20 mars 1841.

Ma bien chère et bien-aimée fille, Sœur Marie-Joseph, Que le temps m'a paru long de ne pouvoir répondre plus tôt à vos lettres qui m'ont mise à deux doigts du tombeau ! Je ne peux me consoler de la mort de notre chère et bien-aimée sœur Marie-Thérèse que j'aimais plus que moi-même ; j'envie son sort, je ne pense qu'à aller la rejoindre dans le sein de Dieu ; tout le reste m'est devenu étranger. Mon partage dans ce monde est de prier pour vous, mes bien bonnes sœurs, afin que le bon Dieu vous éclaire, vous dirige selon sa sainte volonté. J'ai soixantedeux ans tout à l'heure, je ne dois plus compter sur la terre, je ne veux penser qu'à l'éternité. C'est avec un effort incroyable que j'ai pu me décider à vous tracer ces quelques lignes pour vous dire courage ! Ma santé n'est pas très bonne, mais elle s'améliore un peu. Je suis tranquille ; je remets tout entre les mains de Dieu. Je viens de répondre aux lettres multipliées de Mgr l'Evêque d'Autun qui m'a fait écrire par tous les ministres pour la suppression du noviciat de Bailleul ; il n'a fait connaître que ce désir. Je me suis renfermée dans l'acquiescement que je fais à son désir, en répondant que j'ai remis tous mes pouvoirs à ma sœur Rosalie Javouhey, Supérieure à Cluny, qui peut s'entendre avec Sa Grandeur pour l'exécution des Statuts approuvés le 3 janvier 1827. Ainsi on pourra assembler le Chapitre en mai prochain, afin de réélire une Supérieure Générale selon les mêmes Statuts; mais au nom du ciel n'y dérogez pas; sachez


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