( 253 ) Après ce préambule que j'ai cru nécessaire, je vais entrer en matière sur le sujet essentiel de cette lettre et de celles qui la suivront. Avant cependant de commencer à vous parler du sol des colonies de la Guiane , je veux vous donner mes idées et mon opinion sur la manière de diriger la culture des bords des rivières dans tout ce continent : il convient de commencer les défrichemens par les deux rives auprès des embouchures , et par les côtes de la mer , et de les continuer toujours en allant de bas en haut. Plusieurs raisons me persuadent que cette façon seroit la meilleure. Il est hors de doute que, par-tout le globe, mais plus particulièrement entre les tropiques, l'air de la mer et les vents qui soufflent le long des côtes maritimes, non seulement de jour , mais même de nuit (sur-tout dans les temps secs),sont singulièrement salutaires : les nègres y sont bien moins sujets à des ulcères que dans le haut des rivières ; et lorsqu'ils en ont, ils sont plus promptement guéris. L'air de la côte est d'ailleurs un spécifique au prompt rétablissement du pian et des maux d'estomac, tout comme de