Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome premier

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( 326 d'être entendu du colonel et de ses amis, je me réfugiai à la lisière de la forêt. Cependant, la douleur redoublant toujours, bientôt il ne me fut plus possible de respirer sans une extrême difficulté, et à la fin je tombai au pied d'un arbre. Un des esclaves nègres qui alloit couper du bois, me voyant dans cette situation, me crut mort, et courut porter l'alarme au camp. On m'enleva donc, et on me transporta dans mon hamac, par les ordres du capitaine Medler, qui me fit placer sous une bonne hutte, et m'envoya à l'instant un des chirurgiens de la compagnie pour me soigner. Je fus aussitôt entouré de spectateurs , et ma douleur de côté devint si aiguë, que je déchirois ma chemise avec mes dents, et mordois tout ce qui m'approchoit: toutefois, au moyen d'un frottement de main continuel, et d'une sorte d'onguent, la douleur s'évanouit subitement, et je me sentis parfaitement rétabli. Pour prévenir une rechute, j'allai, aussitôt que mes forces me le permirent, couper un bâton avec lequel je jurai d'exterminer le coquin qui commandoit les esclaves nègres, s'il ne me fesoit construire une hutte à l'instant , quand même il auroit des ordres con-


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