Quelques souvenirs, ou notes fidèles sur mon service au temple

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(113 ) fiance, et. la justifia : elle connaissait fort bien la côte, et nous confirma dans l'opinion que nous ne pouvions aller qu'à Surinam ; mais en nous donnant, sur les divers postes des Hollandais, les renseignemens dont nous étions avides , elle nous assura qu'il n'était pas possible que cette pirogue si petite et si fragile pût nous conduire jusques-là , que nous avions au moins cent lieues de navigation de la rivière de Synamary aux portes du fort Orange et de Mont-Krick; qu'il n'y aurait aucune sûreté à prendre terre avant ce point-là; et quand même nous y serions parvenus, il y avait dans cette colonie hollandaise une vigilance si sévère, que nous ne devions pas nous faire connaître ; et d'un autre côté, tous les étrangers qui n'avaient pas de bons passeports , n'y étaient point admis, et en étaient même repoussés. C'était par cette police èt une administration également ferme et paternelle, que l'ancien gouverneur de cette heureuse colonie l'avait conservée à la métropole. M. de Fredericci s'était ainsi maintenu depuis le commencement de la révolution dans une égale indépendance, et des Anglais, dont il avait refusé la protection, tout prêt à défendre la colonie de Surinam contre leurs attaques, et du parti révolutionnaire, auquel il refusait d'aandonner des propriétés si précieuses à ses concitoyens. Combién de nouveaux motifs d'espérance , combien de nouvelles difficultés .' Νous avions un ami à Cayenne ; un de ces amis si rares dans les tems ou nous vivons, qui H


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