G U Y A N E F R A N Ç A I S E .
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retourner en France ; ce débouché serait sans doute suffisant et bien plus certain que celui proposé i-dessus : en supposant donc qu'il en soit ainsi et que celte marche s'établisse , il reste toujours l'inconvé nient de garder depuis le banc de Terre-Neuve jusqu'aux Antilles, un équipage surabondant et dispendieux ; mais celle dépense serait cer tainement moindre que celle de payer le retour des matelots du banc de Terre-Neuve en France sur les navires revenant de la pêche, où ils seraient inutiles ; celle dépense d'ailleurs suffisamment couverte par les bénifices si les armateurs parvenaient à s'emparer en partie d'une branche de commerce aussi intéressante pour la France et ses Colonies et pour la Marine. Il y a au reste lieu d'espérer qu'on parviendra à ce but au m o y e n des encouragemens proposés , surtout en mettant ce com merce entre les mains d'une compagnie exclusive , pour un tems donné, mais de manière à ce qu'il ne devint pas un monopole, à la charge pour ladite compagnie d'importer aux Colonies au moins telles quantitésdemorueet de ne pas élever le prix au-dessus d'un m a x i m u m fixé... si cependant malgré la prime actuelle accordée à l'importation aux Colonies de morue de pêche française et la suppression de tous droits d'entrée, nos armateurs ne pouvaient encore soutenir la concurrence avec les Américains, on pourrait alors, pour y parvenir, augmenter la prime déjà accordée; il en résulterait, il est vrai , une augmenta tion de dépense pour l'Etat, mais qui serait bien compensée par les avantages qui en résulteraient pour la Métropole ; d'ailleurs, cette augmeniation de dépenses ne serait que momentanée, et lorsque ce commerce serait en pleine activité, on pourrait alors diminuer la prime sans craindre de le faire cesser; mais toutefois avant de penser à augmenter la prime d'importation , il serait à propos d'attendre l'effet des mesures proposées ci-dessus. E n supposant donc que ce commerce s'établisse ainsi, il ne serait praticable, il est vrai,que pour la Martinique et la Guadeloupe, et non pas pour Cayenne directement; mais on pourrait y remédier facile ment en transportant par de petits bâtimens des Antilles dans celle dernière Colonie , la quantité de morue jugée nécessaire pour la con sommation de la Guyane Française. Ce cabotage une fois en vigueur, aurait l'avantage d'établir des re lations suivies entre les Antilles et la Guyane Française, qui , jusqu'à