Extraits des auteurs et des voyageurs qui ont écrit sur la Guyane

Page 302

TRAVAIL DES EUROPÉENS.

573

moyennant une bonne nourriture, qu'il était, du reste, facile de leur procurer avec les salaires élevés qu'ils recevaient, ils ont supporté très-bien l'épreuve, et leur santé s'est maintenue excellente. Après cet exemple, M. le conmandant de Saint-Clair ne peut avoir de doute sur la possibilité d'acclimater des travailleurs européens (p. 111 ).

M. de Maisonneuve demande à quelles précautions hygiéniques étaient soumis les soldats qu'on employait dans les habitations, combien durait leur travail et quelle en était la nature. M. Favard (délégué ou représentant officiel de la colonie près du Gouvernement) répond que, pour lui, il leur faisait abattre les arbres et défricher le terrain, opération aussi pénible que celle de la culture proprement dite. Il avait soin de les faire reposer pendant les heures les plus chaudes, et de leur distribuer des boissons rafraîchissantes dans le milieu du jour ; leur nourriture, en outre, était bonne et substantielle. Moyennant ce régime, il en obtint un bon service, et jamais il n'en a renvoyé de malade. Il leur donnait de deux à trois francs par jour. Dans quelques habitations, ils étaient employés à scier du bois, à équarrir des troncs d'arbres, à confectionner des planches, tous travaux encore très fatigants, et qui s'exécutaient au soleil. Ceux qu'on occupait dans la ville cassaient le granit nécessaire aux constructions des établissements publics particulièrement. Il est vrai que l'on n'en a jamais employé à la culture même de la terre; mais, encore une fois, comme elle n'est pas plus pénible que les ouvrages qu'on leur faisait exécuter, on peut légitimement conclure à la possibilité de les y appliquer avec autant de succès (p. 113).


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.