Mémoires du Général J. D. Freytag. Tome 1

Page 303

DE L'ÉDITEUR

281

frémissement des aîles et un petit cri aigu produit par la frayeur. C'était la fable du basilic réalisée. Tout d'un coup le Boa ouvrit sa large gueule, et aspira plutôt qu'il n'avala la mère et les petits. Ce reptile est très-commun à la Guyane, mais il n'est pas venimeux et attaque rarement les hommes.

(10) Page 50. — Il faut avoir, habité les terrains bas et boisés de la Guyane Française pour se. faire une idée de la quantité d'insectes aîlés, connus sous les noms de maques, de moustiques et de maringoins qui y existe. Elle est telle que l'on n'exagère pas en disant que l'air en est obscurci. D'autres espèces, telles que les four­ mis, les araignées, les guêpes n'y sont pas moins nom­ breuses. On peut avancer, avec la certitude d'être bien en-deçà de la vérité, qu'une lieue carrée dans certaines parties de la France équinoxiale, renferme plus d'êtres vivans que l'Europe toute entière. Le maque est le plus redoutable de ces insectes ; sa trompe est si forte et si aiguë, qu'elle perce un gant de peau de buffle ; on s'en garantit, ainsi que des mous­ tiques et des maringoins, au moyen de la fumée de bois vert que l'on allume le soir devant les habitations ; le remède est presque aussi fâcheux que le mal, dans un pays aussi chaud. Si les habitans de Cayenne ont à se plaindre de ces insectes, ils leur doivent, en compensation, de la recon­ naissance pour les avoir sauvés dans une occasion i m ­ portante. A une époque que je ne me rappelle pas, les


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.