Mémoires du Général J. D. Freytag. Tome 1

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DU GENERAL FREYTAG.

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dîner avec m o i , à la manière Anglaise, c'està-dire, sans façon. » Avant le combat, notre équipage se montait à cent-quatre-vingt-sept hommes, et il n'en restait plus que soixante-trois, qui furent répartis sur les trois frégates Anglaises : les autres avaient péri. Le capitaine devint chaque jour plus civil à mon égard. Jusqu'alors il avait tenu secrète la route que nous prenions ; mais un jour qu'il avait bu du punch avec excès, je lui demandai où il comptait me conduire ? — Aux Etats-Unis, à Philadelphie, me répondit-il ; nous trouverons là des bâtimens tout prêts pour vous conduire en Angleterre, où vous demeurerez jusqu'à la paix. Je vous préviens que vous n'y serez pas bien, car vous savez que les Français ne sont pas aimés en Angleterre ; mais je vous donnerai une lettre de recommandation pour un de mes amis qui aura soin de vous. » Tout en l'écoutant, je pensais que, déjà plu­ sieurs fois, j'étais parvenu à tromper leur vigi­ lance, et qu'il ne serait pas impossible que je m'échappasse encore de leurs mains. Le quinzième jour de notre route, un fort coup de vent sépara de nous l'une des frégates ; mais, fort heureusement, nous ne perdîmes pas


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