De la fièvre dite bilieuse inflammatoire a la Guyane

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CHAPITRE III.

u n frisson; qu'elle atteint rapidement u n s u m m u m thermique assez élevé où elle se maintient environ 36 à 48 heures. Elle présente à ce moment une rémission ou sub-rémission qui a pour caractère essentiel de se faire lentement et graduellement, pour donner suite à une nouvelle élévation de température qui n'a point lieu d'une façon brusque, comme dans la fièvre d'accès, mais qui se fait aussi d'une manière très graduelle et qui met souvent près de 24 heures pour atteindre u n s u m m u m thermique aussi élevé que le premier jour. Elle se maintient au niveau qu'elle a atteint, pendant u n jour ou deux, en présentant quelques oscillations, et, à partir du cinquième jour, la défervescence s'accentue et s'établit d'une manière définitive. Il est à remarquer que, pendant la défervescence, il arrive parfois que la température du soir soit inférieure à celle du matin. Il est aussi à remarquer que la température descend beaucoup au-dessous de la normale pendant plusieurs jours, comme si, dans l'organisme, les sources de chaleur avaient diminué. Ce n'est pas seulement dans ce fait, mais dans plusieurs autres, que nous analyserons bientôt, que nous observerons cette tendance de l'organisme à l'inaction. I l faut bien se pénétrer de l'idée que tout n'est pas fini ou plutôt que les organes ne sont pas encore complètement revenus de la secousse qu'ils ont éprouvée, quand la chaleur n'est pas revenue au point normal et que toutes les fonctions n'ont pas repris leur cours régulier. On s'exposerait sans cela à de graves mécomptes et c'est dans ces cas que l'on observe ces complications et ces rechutes souvent si funestes aux malades. Le pouls est élevé, fréquent, assez plein. Dans le plus grand nombre de circonstances, il conserve la même force et la même vivacité ; ce qui est, en général, d'un assez bon a u g u r e . I l atteint rarement la plénitude du pouls des phlegmasies franches. Il s'élève à 80, 90 et même 100 pulsations ; il est rare qu'il dépasse ce chiffre, pendant la première période ; c'est plutôt dans la seconde période qu'il s'élève d'une manière exagérée ou qu'il dim i n u e , suivant les sujets et la marche de la maladie, et qu'il présente les variations que nous aurons l'occasion d'étudier plus tard. L a respiration devient plus élevée et plus rapide; les sujets arrivent à avoir 28, 30, 32 mouvements inspiratoires par mi-


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