Mission de Cayenne et de la Guyane Française avec une carte géographique

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RELATION DU P. PELLEPRAT.

Voici l'occasion de ce funeste accident, si toutefois pu doit nommer accident funeste une mort si souhaitable et si précieuse. Les Caraïbes de la Dominique, qui ne pouvoient souffrir l'établissement des François dans l'île de MarieGalande, ne s'étoient pas contentés de les avoir massacrés, comme je l'ai rapporté ci-dessus ; ils tâchèrent encore d'engager tous les autres Sauvages dans leur querelle, et les portèrent à une conjuration générale contre les étrangers. Ils sollicitèrent pour cet effet les Sauvages de Saint-Vincent d'entrer en cette ligue; mais ceux-ci en furent dissuadés pour un temps par le Baba, père du jeune Caraïbe que le P . Aubergeon avoit ramené dans cette île. Mais autant le Baba avoit d'inclination à la paix, autant ses compatriotes en témoignoient pour la guerre. Une raison de leur mécontentement étoit surtout que les François venoient de s'emparer récemment d'une île de leur voisinage. Deux incidents survenus depuis achevèrent de les déterminera la guerre. Voici quel fut le premier : un François, capitaine de bateau, occupé au golfe des Paria à prendre des tortues, se servoit en cette pêche d'un Caraïbe de Saint-Vincent ; il se persuada que ce sauvage avoit quelque part au meurtre d'un homme de son équipage, qui avoit été assassiné


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