PRÉFACE. DEPUIS
ma plus tendre jeuneffe, j'ai été prefque maîtrifé par un goût très-vif pour les diverfes parties de l'Hiftoire Naturelle, & fpeciaiement pour les plantes. C'eft fans doute la facilite que l'on trouve dans les premieres études de la Pharmacie, à fatisfaire une pareille inclination, qui m'a fait choifir cette profeffion, dès que j'ai pu me décider pour un état ; & le même attrait m'a fait chercher enfuite loccafion d'exercer cet état auffi loin de ma patrie qu'il m'a été poffible, jufqu'au temps où je n'ai voyagé & travaillé que pour avancer la connoiffance des plantes. Après avoir quitté plufieurs fois, d'abord la maifon paternelle , enfuite le collège , pour herborifer, ou plutôt pour raffembler les fleurs qui formoient toute mon ambition dans un âge où on ne fe prend que par les fens, je devins plus difficile à fatisfaire, & je recueillis toutes les plantes que m'offroient les environs de ma patrie. J'appris dans ce temps qu'on armoit à Toulon une Efcadre deftinee pour l'Efpagne : j'allai m'y embarquer, fans avoir communiqué mon projet à ma famille, clans la crainte qu'elle ne m'empêchât de l'exécuter. Arrivé à Grenade, j'entrai chez Don Antonio Sanchez Lopez , Apothicaire vifiteur. Outre les connoiffances ordinaires & néceffaires à ma profeffion, dans lefquelles je me confir-
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