Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent

Page 323

— 305 —

Veux-tu me faire un p l a i s i r ? _ pourquoi pas ! _ Quand tu me verras c h a r g e r cette poutre avec mon c a marade, approche-toi avec deux ou trois a u t r e s pour m ' a i d e r , et arrange-toi pour que j e perde l'équilibre et que je tombe avec la poutre ! -Mais, vous pouvez être écrasés, s u r t o u t ton c o m p a g n o n ! - Et puis!... après? _ Le pauvre garçon ! -Est-ce qu'il t'intéresse à ce p o i n t ? -Pas le moins du m o n d e ! . . . Mais..., et t o i ? - Oh!... mois, j e suis assez robuste pour supporter cela!... Du reste, j'en fais mon affaire ! - Eh bien, c'est comme tu voudras, puisque tu as l'air d ' y tenir absolument ! - J'y tiens beaucoup ! - Ce sera fait comme tu le désires. Un moment après, Crampon s ' é t a n t approché de quelques autres forçats, il leur c o m m u n i q u a ce que Mac-Bell lui avait dit. Tous se déclarèrent prêts à lui aider. A quelques pas dé là se trouvait une certaine q u a n t i t é de poutre énormes q u ' u n e v i n g t a i n e de forçats é t a i e n t occupés à transporter dans une a u t r e partie du port. C'était ce qu'on nomme au b a g n e « la fatigue ». On donne ce nom aux gros travaux qui d e m a n d e n t beaucoup de bras. Malheur à celui dont les forces ne sont pas suffisantes pour résister à ces travaux ; ses j o u r s sont comptés! Parmi les hommes occupés à transporter ces pièces de bois, nous trouvons deux de nos anciennes connaissances ; nous voulons parler de Blondel et de Salviat. Malgré la surveillance r i g o u r e u s e à laquelle ils é t a i e n t soumis, ils avaient pu voir ce qui s ' é t a i t passé loin de là. -As-tu reconnu les Parisiens? d e m a n d a Blondel à Salviat qui était son compagnon de chaîne. 23


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.