Questions coloniales de la transportation

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entre la création du premier pénitencier de la Guyane et l'élaboration du décret susvisé, on ne trouve sur cette question que le décret du 1 9 août 1 8 5 5 , dont j'ai déjà parlé, qui portait seulement : « Tous les individus subissant, à quelque titre « que ce soit, la transportation dans les colonies « pénitentiaires d'outre-mer sont assujettis au « travail et soumis à la subordination et à la « discipline militaires... les lois militaires leur « sont applicables. » Ce fut, comme je l'ai fait remarquer, l'époque de la militarisation des forçats, conséquence naturelle, mais regrettable, du rattachement des c o l o nies au ministère de la marine. La rigueur de la discipline exigée des marins faisait penser qu'elle était de nature à contenir les instincts pervers des transportés : on ne prenait pas garde que faite pour des hommes habitués à l'obéissance passive et très attachés aux idées d'honneur et de devoir, elle ne pouvait suffire à l'égard d'individus placés hors la loi pour s'être mis en rébellion contre la société. Cette tendance générale à la militarisation fit aussi que l'exécution de l'article 1 0 de la loi du 3 0 mai 1 8 5 4 fut longtemps différée. Cet article prévoyait l'établissement d'un tribunal maritime spécial chargé de juger les infrac-


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