La terreur sous le directoire

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LE DIX-HUIT

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BRUMAIRE

qu'après avoir été volés par l'équipage, ils débarquèrent à Newport, puis à New-York, où ils rencontrèrent à l'église des Irlandais un ancien déporté belge, Reyphins, jeune, celui qui s'était évadé de Conanama en novembre 1798. Pour le retour, ils se divisèrent, et, tandis que les uns se dirigeaient sur Bordeaux, Pitou et Doru, tous deux originaires d'Eure-et-Loir, (le second, ancien principal du collège de Châteaudun,) prirent passage à bord de la Sophia pour le Havre. Ils partirent le 22 juillet; le 30 août, ils se trouvèrent en vue du

Havre. Comme

toujours,

deux

frégates anglaises croisaient près des côtes; mais, après avoir capturé le navire, le commandant fit rendre leurs effets aux

déportés

et

leur

permit de

débarquer.

M.

Beugnot, alors préfet de la Seine-Inférieure, leur délivra des passeports. Le 16 juillet, l'Élisabeth

emmena treize déportés; mais

elle fut prise aussi par les Anglais : les passagers furent conduits au Canada, puis en Angleterre : la plupart rentrèrent en France en décembre 1801. C'est seulement le 25 octobre 1801 qu'un parlementaire, l'Alerte, opéra le second essai de rapatriement officiel. Il embarqua trente-quatre

individus, tous prêtres, sauf un

fondeur, de la Savoie, et les transporta à la Guadeloupe d'abord, puis à la Martinique. Ils y reçurent, dit-on, meilleur

le

accueil de la famille Tascher de la Pagerie ;

plusieurs même y demeurèrent; les autres, après la paix d'Amiens, quand les mers furent libres, regagnèrent la france. Enfin, le 30 octobre 1801, trois prêtres et, dans le courant de 1802, trois prêtres et cinq laïques, s'embarquèrent encore sur divers bâtiments de commerce, à leurs frais comme toujours. En résumé, du 21 janvier 1800 jusqu'au 7 novembre


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