La Guyane Française ou notices géographiques et historiques

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NOTICE HISTORIQUE

d'urgence pour cause de maladie et déposés à l'hôpital et les autres relégués sur les bords des rivières de Sinnamary, de Counamama, où les deux tiers succombèrent au chagrin, au regret de ce qu'ils avaient laissé en France, aux privations et aux maladies. Il importe toutefois de distinguer que le but du Directoire n'était pas la colonisation, et si les effets d'une si terrible mesure furent désastreux, on ne saurait en imputer les causes au climat (1).

meurtrissures dans le roulis du bâtiment : « Ils se moquent de moi, » s'écriait le capitaine ; le plancher est trop doux pour ces brigands ; « je voudrais pouvoir faire paver la place qu'ils occupent. » Le quatorzième jour de notre navigation, le manque d'air et d'aliments avait réduit le plus grand nombre d'entre nous a la dernière extrémité. Le chirurgien ne nous avait donné, dans ses courtes visites, d'autre consolation que de nous dire que nous ne souffrions que du mal de mer, et que, quant au scorbut, nous trouverions de quoi nous guérir ; que la Guyane abondait en tortues. (1) Quant au désastre de Sinnamary,

dit Nouvion, page 53 de

l'introduction de son ouvrage, qui a, d'abord, été accepté généralement comme une nouvelle et terrible preuve de l'insalubrité de la Guyane, il importe, non plus d'en apprécier les causes, mais d'en préciser l'étendue. J.-J. Aimé, à la suite de la relation de sa déportation,

donne la

liste nominative de 329 déportés et fait connaître ceux qui ont succombé aux maux de l'exil. Voici le relevé exact de cette liste : Sur ces 329 déportés, 8 sont morts durant la traversée, par suite de privations, de mauvais traitements ou de maladies contractées pendant une cruelle et longue détention.


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