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NOS GRANDES
COLONIES.
cune raison d'être, puisque les Anglais étaient devenus possesseurs de la D o m i n i q u e , placée
entre les
deux
îles. On finit par s'en apercevoir, et en 1775 la G u a deloupe fut
définitivement
affranchie de toute
tu-
telle. N o s colonies avaient à peine eu le temps
de r e -
prendre possession d'elles-mêmes, et de travailler à réparer les désastres causés par la dernière guerre et l'occupation anglaise, qu'une parole imprudente du maréchal Biron ramenait les flottes ennemies devant les Antilles. L'amiral anglais dettes, s'écriait un j'étais libre, je
Rodney,
retenu
à Paris
pour
jour devant le maréchal : «
voudrais
anéantir
jusqu'au
Si
dernier
vaisseau de la marine française » . — « V o u s êtes libre, M o n s i e u r » , répondit le maréchal ; et il paya les dettes de l'amiral. Ce trait chevaleresque
devait coûter cher
à la F r a n c e . De retour en A n g l e t e r r e , Rodney, à la tête de vingt vaisseaux, se dirigea vers les Antilles, détruisant sur son passage tous les navires français
qu'il
rencon-
trait. Le 19 mai 1 7 8 0 , il se présente devant la M a r t i nique ; mais l'amiral
français Guichen
lui
infligea
des pertes sérieuses. D e 1781 à 1 7 8 4 , la guerre se continua,
acharnée
de part et d'autre, et se termina par la défaite,
dans
les eaux des Saintes, de notre flotte c o m m a n d é e
par
de Grasse. française.
Un
premier décret rendu par l'Assemblée nationale
Nous voici arrivés à la Révolution
dé-
clara que les hommes de couleur
étaient les
égaux
des blancs ; un second, dû à la Convention, devait, le 16 pluviôse an I I ( 4 février 1 7 9 4 ) , donner la
liberté