Flore pittoresque et médicale des Antilles. Tome huitième. Vol. 1

Page 275

( 199 ) Le Café administré en forme de clystère a souvent dissipé la torpeur apoplectique ; aux colonies on l’emploie comme fébrifuge , et pour cela on ajoute à une infusion très-forte un jus de citron. Le Café a eu ses panégyristes et ses détracteurs , les uns l’ont regardé bénévolement comme l’antidote de la peste, comme convenable à tous les tempéramens , à tous les âges, à tous les sexes, et comme pouvant être appliqué dans toutes les maladies ; voilà de l’exagération. Mais ce que je puis affirmer d’après ma propre expérience, c’est que l’infusion théiforme du Café est un tonique fort recommandable, qu’elle convient aux cachectiques lymphatiques, et qu’à dose égale du quinquina on l’applique avec succès dans les fièvres produites par sténie, tandis qu’il est contraire dans celles produites par asthénie. On le conseille dans les cas de dispepsie, d’hystérie , de coliques et certaines affections des voies urinaires produites par relâchement. Les Arabes qui portent quelquefois jusqu’à la passion l’attachement pour leurs chevaux, emploient le Café pour ranimer leurs forces et rétablir ces animaux utiles. Son usage, dans les pays chauds, semble autorisé par l'expérience. Les condimens sont particulièrement utiles sous un climat brûlant où la chaleur relâche , énerve , débilite les organes, de même que l’abus des nourritures végétales et des fruits acidulés et trop rafraîchissans. Ces aromates favorisent la coction des alimens, et Péron a remarqué que leur usage soutenu prévenait et guérissait les flux dysentériques si funestes sous les tropiques ; mais si ces aromates conviennent aux habitans


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.