Considérations pathologiques sur les pays chauds

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Nous avons employé souvent le sous-nitrate de bismuth chez la population civile; mais dans ce pays, plus que partout ailleurs, nous pensons que le médecin doit garder une grande réserve avant de produire des observations prises dans la clientèle civile. Le malade de cette catégorie, en effet, est soumis aux influences les plus contraires, influences qu'il est quelquefois bien difficile au médecin de surmonter. Nous devons dire cependant que, bien souvent, il nous a donné des succès signalés dans les diarrhées catarrhales des enfants. Mais, dans notre appréciation, négligeant ces faits, nous nous sommes appuyé seulement sur les observations prises dans le service des hôpitaux. Là, seulement, le malade est soustrait aux inlluences étrangères à l'art; là, le médecin possède un contrôle complet, et, grâce à l'intelligente et inexorable ponctualité des sœurs hospitalières, voit ses prescriptions religieusement exécutées. Dans le service des dysentériques qui nous fut confié pendant le deuxième semestre 1862, à l'hôpital de la Basse-Terre, nous essayâmes pour la première fois le sous-nitrate de bismuth. Notre confiance n'était pas excessive, il faut le dire; mais, devant le résultat si incertain obtenu par les médications usuelles, nous nous sommes cru autorisé à employer un médicament dont l'innocuité nous était au moins prouvée. Dans que ques cas désespérés encore présents à la mémoire de nos collègues, l'action du sous-nitrate de bismuth fut rapide, salutaire. Quelques-unes de ces


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