La catastrophe de la Martinique : notes d'un reporter

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LA CATASTROPHE DE LA MARTINIQUE « Fort-de-France, le 11 mai 1902. « Monseigneur,

« Ces Messieurs que Votre Grandeur a bien voulu m'envoyer pour me donner, dans mon malheur et au milieu du deuil d'un pays entier, un témoignage de l'intérêt qu'Elle porte à l'île-Sœur si horriblement éprouvée, et à son pauvre et chancelant administrateur, vous feront mieux que je ne saurais le faire moi-même le récit et le tableau de l'immensité de la catastrophe. Pour moi, plein de reconnaissance pour cette marque de votre haute sympathie, je ne sais comment vous l'exprimer. Mais je me sens réconforté devant tant de bienveillance, et je me dis : si les Pontifes de Jésus-Christ s'émeuvent devant nos malheurs, il n'est pas possible que le Chef des Pontifes, du haut du ciel, demeure sourd aux supplications de son peuple qui, malgré ses fautes, revient à lui. Oui, il aura pitié de nous, et nous retirera de l'abîme où nous sommes : j'en ai pour gage votre cœur, Monseigneur, et le cœur de vos deux représentants qui nous ont prodigué toutes les marques de la fraternité la plus émue et la plus touchante. « A Votre Grandeur, Monseigneur, et à eux ma plus vive gratitude et la reconnaissance de la Martinique. « Veuillez, agréer, Monseigneur, l'assurance des sentiments respectueux avec lesquels je suis, « De Votre Grandeur, « le très humble serviteur. Signé :

PAREL,

administrateur. »

III Toutefois, N. T. C. F., notre tâche n'est pas encore achevée, puisque les âmes qui animaient tous ces corps brûlés ont paru devant Dieu, et qu'elles ont certainement besoin de nos prières et de nos suffrages. A quoi leur serviraient nos larmes stériles et nos regrets superflus, si nous n'implorions


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