La catastrophe de la Martinique : notes d'un reporter

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LA CATASTROPHE DE LA MARTINIQUE

câble se rompait et juste à point pour se faire nouer dans ce ruban d'acier. Quelle force inconnue ?... Les officiers du Pouyer-Quertier m'ont seulement dit le fait. Ils constatent ; ils n'expliquent pas. Ils n'ont vraiment pas de chance avec ce câble qui, réparé le 20, s'est brisé de nouveau le 23, à 1 heure 1/2 de l'après-midi, exactement à la même place que la première fois. Le Pouyer-Quertier est commandé par M. Thirion, un des hommes qui montrèrent le plus de sang-froid durant ces tristes jours. *

On m'avait parlé à Fort-de-France d'incidents qui se seraient produits entre le commandant du PouyerQuertier et les autorités, le procureur de la République, le gouverneur, le sénateur... J'ai demandé à ce propos des renseignements au commandant du Pouyer-Quertier. « C'est exact m'a-t-il répondu. Le procureur de la République, un petit monsieur... Comment l'appelezvous donc... Une eau de toilette... Ah! oui, Lubin ! Donc M. Lubin a eu le tort de nous prendre pour des clients à lui et d'essayer de nous traiter en conséquence. Le 8, nous arrivons au Carbet. Nous mouillons. Aussitôt monte à bord un petit bonhomme étriqué, mal ficelé qui nous demande « si nous étions venus là pour regarder » . « — Mais... Qui êtes-vous? « — Le procureur de la République, monsieur ; et le petit homme essaya de se grandir... Etes-vous, oui ou non à ma disposition ?


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