Première formation d'une chaîne de postes entre le fleuve Saint-Laurent et le Golfe du Mexique Vol.1

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INTRODUCTION.

LXI

parce que ces derniers étaient lourds et que ceux des Français étaient légers. Le Comte de Frontenac agréa ce projet, comme propre à chagriner les Iroquois en temps de guerre et à les contenir en temps de paix. Le Baron de La Hontan, à ses yeux, méritait d’ailleurs toute sympathie par lui-même comme en mémoire de son père. Il était venu en Canada avec les trois compagnies envoyées à M. de La Barre, en novembre 1683. — L’acte de vente et l’adjudication par décret de la terre de La Hontan, dont le jeune officier portait le nom, adjudication faite le 4 décembre 1684 sur Charles Carpentier, bourgeois de Paris, curateur créé à la succession vacante du sieur Isaac du Loin d’Arce et d’Estein, témoignaient trop certainement qu’Armand de La Hontan, son fils d’un second mariage avec Françoise de Tacheux de Couttes I, avait pris, en venant dans la colonie, une résolution désespérée. En effet, le baron Isaac n’ayant pas eu d’enfant de sa première femme, Jeanne Guérin, qu’il avait épousée le 8 février 1648, une nièce de cette dernière avait revendiqué une somme importante, qui avait réduit à l’extrémité l’héritier d’un homme auquel le Béarn avait les plus grandes obligations. Conseiller au Parlement de Pau et réformateur du domaine des eaux et forêts de Béarn, le baron Isaac de La Hontan était parvenu à grossir de quantité de ruisseaux les eaux des deux Gaves béarnais. — Grâce à lui, l’Adour avait été tellement renforcé que la barre de Bayonne avait cessé d’être un obstacle, et qu’un vaisseau de cinquante canons pouvait alors entrer avec plus de facilité qu’auparavant une frégate de dix. — En grossissant également les eaux du Gave d’Oléron, il avait facilité la descente des mâts des Pyrénées. C’étaient là des services qui méritaient considération doublement, car le Baron Isaac avait engagé l’avenir de ses enfants pour le bien public. Il n’avait pas su éviter l’écueil dans lequel les grands sentiments jettent souvent les hommes de médiocre fortune. I. Les noms du père et de la mère du Baron n’étaient pas lisibles dans l’obligeante communication qui m’en a été faite. Ses mémoires nomment d’Ecouttes l’abbé son oncle, qui lui donna cent louis, avec lesquels il paya les frais d’une chevalerie de Saint-Lazare.


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