La Méditerranée américaine : l'expansion des Etats-Unis dans la mer des Antilles

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SOUS

L’ÉGIDE DE L’ONCLE SAM

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sérieusement reprises entre Washington et Copenhague, la guerre sous-marine sévissait. Il fut question, à cette époque, de l’acquisition de Saint-Thomas par l’Allemagne, qui désirait y établir une base de submersibles. Déjà, en 1902, quand le traité avec les Etats-Unis échoua au Rigsdag danois, ce rejet avait été l’œuvre des germanophiles. La Hamburg-Amerika Linie, inspirée par la Wilhelmstrasse, avait étendu la résille des influences allemandes sur la mer des Antilles et l’Amérique Centrale. Au Guatémala, au Vénézuéla, dans d’autres pays encore, les intérêts allemands étaient considérables. Les lignes de navigations vinrent unir tous ces efforts dispersés et il paraissait intéressant pour l’Allemagne de posséder un jour, dans ces parages américains, une île, Saint-Thomas ou Curaçao, qui concentrerait tous les efforts allemands dans la Méditerranée américaine et y jouerait un rôle analogue à celui que Hong-Kong accomplit pour l’Empire Britannique dans la Méditerranée chinoise. Ancien marché important des mers d’Amérique, SaintThomas paraissait destiné à retrouver sa prospérité d’antan et l’on comprenait, à Berlin, que les Antilles danoises seraient irrémédiablement perdues si elles tombaient au pouvoir de l’oncle Sam. Avec le Danemark, au contraire, l’avenir restait ouvert. Tous les arrangements semblaient possibles. Et c’est ainsi que l’Allemagne salua comme une victoire, en 1902, la rupture des négociations danoises avec les Etats-Unis. En 1917, la menace allemande réapparaît. Le Deutschland, sous-marin géant, était parvenu à traverser l’Atlantique et avait atteint Baltimore. L’Amérique n’était donc plus invulnérable aux submersibles européens. Quel danger mortel n’aurait pas couru le commerce américain si Saint-Thomas


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