Le progrès du droit des gens : conférences et études internationales

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L’INDIVIDU, L’ÉTAT

De crainte que ceci vous paraisse des chimères oiseuses je vous demanderai d’écouter la déclaration solennelle qu’un Président des Etats-Unis, — et non des moindres, — fit au cours de l’accomplissement de son devoir constitutionnel, à propos d’un événement où les Etats-Unis avaient, dans son esprit, commis une faute internationale :

« Les règles de conduite régissant les relations individuelles entre citoyens ou sujets d’un Etat civilisé sont également applicables entre nations éclairées ». L’individu est, en cet état de choses, l’élément premier L’Etat ou la nation est, comme un groupe dans ses affaires extérieures, subordonné « aux règles de conduite régissant les relations individuelles entre citoyens ou sujets d’un Etat civilisé ». La communauté internationale ne peut pas posséder de droits plus grands que ceux que les groupes d’individus ou de nations, qui la composent, possèdent. Dès lors, de quelque côté que nous nous tournions, nous avons seulement internationalisé ou universalisé « les règles de conduite régissant les relations entre les citoyens ou sujets d’un Etat civilisé » que le Président Cleveland, en réparant un dommage causé par le. gouvernement des Etats-Unis à une nation plus petite, déclarait être « applicables également entre les nations éclairées ». Bien que le Président Cleveland fût incapable de réparer les torts causés, j’ai la conviction qu’il aurait préféré échouer dans une tâche d’ordre moral plutôt que de réussir dans une entreprise d’ordre matériel. Et j’ose dire que malgré notre grand domaine et notre très récent pouvoir illimité, nous sommes encore, et dans le sens où le Président Cleveland voulait que nous le fussions, une nation éclairée.


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