Le progrès du droit des gens : conférences et études internationales

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ANDREW CARNEGIE

XIX

mière bibliothèque, à rappeler que son père avait été l'un des cinq tisserands de Dunfermline qui s'étaient réunis pour former avec le petit nombre de livres à leur disposition la première « bibliothèque circulante » de la ville. « J'ai suivi ses traces, dit-il dans le chapitre de son autobiographie consacré à « l’Evangile de la Richesse » en offrant à ma ville natale une bibliothèque — dont la première pierre a été posée par ma mère — qui fut mon premier don. Il fut suivi par celui d'une Bibliothèque publique et d'un Hall à la Ville d'Alleghany, ma première demeure en Amérique. » Et il ajoute une phrase pour montrer à quel point l'Amérique a tenu, avec lui, sa promesse : « Le Président Harrison voulut bien venir avec moi de Washington pour les inaugurer » (7). ***

La cause de la paix entre les nations enrôla vite la sympathie de M. Carnegie. Pendant de nombreuses années il fut son plus persistant et éminent avocat. Nommé recteur de l'Université de St. Andrews (honneur qu'un Ecossais devait grandement apprécier et M. Carnegie en était un) il consacra son adresse à la Paix Internationale. Sa méthode tenait en peu de mots. Il fallait constituer « une Ligue des Peuples Teutoniques », — tel était le nom qu'il leur donnait — Allemagne, Grande-Bretagne, Etats-Unis, qu'il aurait en tout cas ouverte à la France, en raison de l'amitié de ce pays pour sa terre d'adoption. Et l'on peut vraiment dire que ce fut un de ses plus grands chagrins de trouver, au terme de sa vie, ces quatre pays engagés dans la guerre, et le grand pouvoir qu'il pensait, dans leurs mains, capable (7) Ibid., p. 259.


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