Abolition de l'esclavage dans les colonies anglaises (quatrième publication). Vol.2

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MAURICE.

C’est là enfin qu’est le principe de cette augmentation dans la consommation des liqueurs fortes. Ces 20,000 oisifs ont été comme le levain de cette démoralisation qui, en 1839 , a gagné toute la masse, et n’a laissé que 11,000 engagés à la culture. Voilà les précurseurs de toute la population libérée dans cette voie d’abrutissement et de crime où nous, la voyons presque entièrement engagée dès 1839. On a fondé, à Maurice, des écoles gratuites : ce sont des écoles chrétiennes de communions différentes. Je suis convaincu que les élèves y reçoivent, tout à la fois, de bonnes leçons et de bons exemples. La vie des maîtres est régulière. Leur instruction , quoique très-bornée , suffit au but qu’on se propose, et je ne doute pas que ces écoles ne soient propres à donner aux enfants de précieuses habitudes d’ordre. Toutefois elles ne peuvent rien sur la masse, dont l’éducation n’est plus à faire, et elles ont peu d’influence sur les enfants eux-mêmes, qui, n’étant pas séparés de leurs parents, s’abreuvent d’un poison contre lequel l’antidote des écoles est certainement inefficace. Presque tous servent d’instruments, pour les petits vols domestiques et la maraude , à ceux de leurs parents qui, ayant contracté un engagement, ne peuvent exécuter leurs vols eux-mêmes. Ils sont caressés quand ils ont fait bonne prise, battus quand ils sont revenus les mains vides. Avec cela, outre que le nombre des enfants est petit parmi les nègres, dans ce petit nombre très-peu fréquentent les écoles. Il n’y en avait, à mon départ, que 756 dans toute la colonie : à peine le dixième des enfants! Encore n’ont-ils aucune assiduité. Ces écoles, à peine fondées, semblent être déjà en déca-


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