Précis de l'abolition de l'esclavage dans les colonies anglaises (quatrième publication). Vol.1

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ANTIGUE.

pécuniaire des associations ; mais il s’est trompé : ses nombreuses écoles tendent aussi à déplacer les conditions et à affaiblir les cultures. Ce n’était, sans doute, l’intention ni des uns ni des autres; mais c’est le résultat d’une instruction trop prétentieuse, qui réclame trop de temps, et qui rompt des habitudes qu’il fallait plutôt encourager que détruire. On dira que les noirs, ne trouvant pas dans les villes et dans les arts le moyen de pourvoir à leur existence, reviendront, par la force des choses, aux travaux des champs : c’est possible; mais la société n’en sera pas moins troublée par les exigences d’une génération qui ne reprendra les travaux agricoles qu’à contre-cœur, et qui n'entrera jamais franchement dans l’industrie de ses pères. 13. Immigrations.

La population noire d’Antigue étant considérable comparativement à l’étendue du sol, cette colonie, malgré les pertes que lui a fait subir l’émigration, malgré l’accroissement de la population des villes au détriment de celle des campagnes, a pu maintenir ses cultures, et, par conséquent, n’a pas encore senti le besoin d’entrer dans la voie des immigrations. C’est à peine si, sur les habitations d’Antigue, on aperçoit un travailleur européen çà et là. Ces Européens viennent d’Angleterre ou d’Ecosse pour diriger et améliorer les travaux de labourage; mais ils ne tardent pas à quitter les champs aussitôt qu’ils ont dressé les noirs, pour prendre sur les propriétés des places de géreurs ou de surveillants (overseers). Antigue a donc échappé à la plaie des immigrations. Il


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