Abolition de l'esclavage dans les colonies anglaises (troisième publication). Vol. 2

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ABOLITION DE L’ESCLAVAGE.

D. — La population a-t-elle diminué à la Jamaïque depuis l’abolition de l’esclavage? R. — Je ne le pense pas. Cependant il paraît certain qu’immédiatement après l’émancipation un assez grand nombre de vieillards ont péri faute des soins qu’ils recevaient pendant l’esclavage. Au surplus je ne doute pas qu’à l’avenir la population ne s’accroisse rapidement, le bien-être et la moralité des masses étant en voie sensible de progrès. D. — Un grand nombre des nouveaux libres de la Jamaïque n’ont-ils pas fait des épargnes assez considérables pour se rendre acquéreurs de petites propriétés ? R. — Oui. D. — Ne se sont-ils pas quelquefois associés pour acheter collectivement de grandes propriétés? R. — On ne cite guère d’exemples d’associations de ce genre à la Jamaïque, mais je sais qu’il s'en est formé plusieurs dans d’autres colonies principalement à la Guyane. D. — Ce goût de la propriété, qui s’éveille chez la population noire, ne doit-il pas stimuler son industrie? R. —Oui, mais aussi enlever des bras à la culture coloniale. D. — Cependant ils ne peuvent sans travail arriver à posséder une somme suffisante pour se rendre acquéreurs de ces petites propriétés, objet de leur ambition. R. — Leur ambition peut être satisfaite à très-bon marché. Que désirent-ils en général? posséder un acre ou deux de terre. Eh bien ! il n’y a pas de nègre, s’il a travaillé avec quelque régularité depuis son émancipation, qui ne soit aujourd’hui en état de faire une telle acquisition. Il y a à vendre, à la Jamaïque, une immense quantité de terres


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