DE
ROBIN
JOUET.
413
sit, tant mieux; s'il m e u r t en c h e m i n , tant pis. Il est insouciant de la vie au delà de tout ce qu'on peut dire. Il est b r a v e , brave et fougueux comme n o u s , quand la passion l'enfièvre. Au bout de deux jours de poursuite silencieuse et savamment dissimulée, l'Urucuyenne avait enfin trouvé sa belle. Theodoro Lecépo, c'était le nom du t r a i t a n t , était descendu avec un de ses nègres sur une rive du fleuve, sous bois, pour cueillir des poires-lianes. Il y avait çà et là, dans cet endroit, plusieurs arbustes chargés de ces fruits : le maître et l'esclave s'étaient séparés pour les cueillir. Aussitôt l ' I n d i e n , qui les guettait, avait bondi sur le m a î t r e , l'avait étreint au cou pour l'empêcher de crier; puis, l'étranglant aux trois quarts avec u n bout de liane, l'avait traîné j u s q u ' à son canot, comme on traîne un chien indocile. L à , avec l'aide de son enfant, a n s , qui était encore tout dans cette c a p t u r e ,
fier
un gamin de sept
d'avoir assisté son père
l'Urucuyenne avait
bâillonné,
puis ficelé à la façon d ' u n paquet le Portugais plus mort que vif. Il l'avait placé tel quel au fond du can o t , sous leurs provisions de manioc et de poisson salé, avec leurs pieds sur le t o u t , pour que n u l , en