Liberté immédiate et absolue ou esclavage

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( 35 ) dants des premières victimes, n’a fait qu’en aggraver l’atrocité. Le premier devoir des propriétaires envers leurs esclaves, devoir aussi clair, aussi incontestable que la lumière du jour, c’est de les émanciper sans délai, sans restriction et sans compensation; car le renoncement au crime est un des premiers devoirs que nous imposent la morale et la religion. Ainsi donc, faire dépendre l’émancipation du payement d’une indemnité à ces prétendus propriétaires, c’est la plus grossière, la plus criante injustice qu’on puisse infliger à l’esclave. La liberté n’est point un don qu’on lui fait, c’est un bien qu’on lui restitue, dans lequel il a droit de rentrer sans compromis. Et s’il peut y avoir lieu à une compensation , nous disons que c’est là une question à débattre entre le gouvernement et les planteurs, et qui doit être, si l’on veut absolument s’en occuper, considérée comme à part et entièrement distincte de celle de la liberté des esclaves. Ajourner l’époque de leur émancipation , et les forcer ainsi à payer par eux-mêmes, en tout ou en partie, l’indemnité qui peut être accordée à leurs maîtres, ce serait, pour nous servir de l’expression de l’inspecteur colonial de la Guadeloupe, « un acte souverainement injuste. » On prétend, en troisième lieu, que les esclaves ne sont pas propres à la liberté, et qu’en 3.


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