Voyage géologique aux Antilles et aux îles de Ténériffe et de Fogo. Tome 1-1

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TÉNÉRIFFE ET FOGO.

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Sa voisine, Brava, est encore bien peu connue sous le point de vue géologique. Les documents fournis par l’Anglais Roberts ne sont réellement d’aucune valeur. La terre de Brava, fort escarpée, paraît composée de mamelons qui s’entassent les uns sur les autres en pyramide. A l’Est, on trouve cependant un plateau d’une certaine étendue, qui porte le bourg, « et qui n’est évidemment, dit M. Brunner, qu’un cratère décomposé d’un » volcan éteint depuis des siècles. » En résumé, le peu de mots qu’en disent les auteurs, et la vue fort imparfaite, il est vrai, que j’en ai eue, me font penser qu’il doit y avoir une grande analogie entre cette petite île et celle de Saba dans les Antilles. On cite vers le S. S. O. quelques rochers d’un aspect noirâtre qui sont imprégnés de nitre jusqu’à une profondeur de quelques pouces : on en envoya, en 1799, treize caisses à Lisbonne. Enfin, M. Lopes de Lima semble croire, après Roberts, à l’existence de gîtes métalliques à Brava ; mais les indices qu’il en cite sont fort douteux, car ils se réduisent à une source acide (fonte do vinagre), et à une autre qui a la propriété de noircir les pièces d’argent que l’on y jette. On possède quelques données plus certaines sur la constitution géologique de Santiago. Cette île est traversée du Sud-Sud-Est au Nord-NordOuest par une chaîne basaltique, contenant aussi, d’après M. Lopes de Lima, des assises d’argile, de laves et des bancs calcaires. Presque à son milieu s’élève, à 4,500 pieds au-dessus du niveau de la mer, le Pic conique da Antonia, plus escarpé vers le Sud que vers le Nord. De ce point partent, vers le midi, la serra dos Orgaos (chaîne des Orgues), qui doit sans doute son nom à quelques colonnades basaltiques ; et vers le Nord, la chaîne très-aiguë dos Picos ou dos Leitóes : enfin, à l’extrémité septentrionale de l’île, s’élèvent les deux montagnes arrondies de Tarrafal, dont l’une est reproduite dans le croquis de la Pl. IV, fig. I. J’emprunte à l’ouvrage déjà cité de M. Ch. Darwin (chap 1, pag. l à 22), les détails suivants sur les environs de la Praya. Les roches les plus anciennes que l’on rencontre sur la côte voisine de la Praya sont essentiellement cristallines et compactes. D’un aspect trèsvarié, elles consistent en une pâte basaltique noire, brune ou grise et compacte, contenant de nombreux cristaux d’augite, de hornblende, d’olivine, de mica et quelquefois de feldspath vitreux. Une variété assez


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