Voyage géologique aux Antilles et aux îles de Ténériffe et de Fogo. Tome 1-1

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TÉNÉRIFFE ET FOGO.

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L’air était trouble et tellement vaporeux qu’on n’apercevait point la mer, et que les observateurs pouvaient à peine distinguer l’île à leurs pieds. « Vraisemblablement, ajoute l’auteur, l’air se trouvait chargé de particules » solides apportées du continent d’Afrique par la violence du vent, et tenues » en suspension mécanique dans l’atmosphère. » On peut néanmoins douter qu’un tel phénomène, qui aurait vraisemblablement accru la densité de l’air, surtout dans les régions inférieures de l’atmosphère, eût eu pour résultat de diminuer la différence entre la pression barométrique au niveau de la mer et celle observée au sommet de la montagne. Quoi qu’il en soit, il faudrait peut-être écarter cette mesure aussi bien que l’évaluation barométrique due à Borda, en 1776. Ce dernier nombre (3851 mètres), évidemment trop considérable, est d’autant plus singulier que les autres mesures barométriques, prises le même jour par l’auteur, diffèrent peu des nombres dus à d’autres observateurs. On trouve, en second lieu, dans Bowdich la note suivante : Dans une note manuscrite que m’a communiquée le docteur Saviňon, médecin espagnol établi à Laguna, la hauteur du Pic est évaluée à 12208 pieds anglais (3720 mètres), et elle est accompagnée des observations suivantes : « Orotava atteint 1042 pieds au-dessus du niveau de la mer ; la chaîne de montagnes que l’on peut regarder comme la base où repose le Pic de Ténériffe s’élève à 6810 pieds, et la base du pain de sucre à 11670 pieds. Ces hauteurs sont le résultat d’une série d’expériences faites par plusieurs habitants instruits de Ténériffe, et s’accordent parfaitement avec celles qu’ont entreprises, en 1815, M. de Buch et le professeur Smith. » Une troisième mesure barométrique, obtenue, le 6 octobre 1837, par MM. Dumoulin et Coupvent (l), et citée dans le rapport de M. le capitaine Duperrey, porte la hauteur du Pic à 3705 mètres. En réunissant toutes ces appréciations diverses, et y ajoutant celle qui

(1) Voyage au Pôle Sud, par Dumont-d’Urville. Historique, p. 32. — L’auteur cite, quelques pages auparavant, une mesure trigonométrique que lui avait communique'e le capitaine Vidal, de la marine britannique, et qui attribuerait au Pic une hauteur d’environ 3770 mètres.


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