Un maître d'armes sous la Restauration

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UN

MAITRE

D’ARMES

prénom. Quelquefois, dans l’acte de baptême, on inscrivait le nom complet du saint, ou bien encore l’usage conservait cette dénomination. C’est ainsi que le fils de M. de Boulogne, à la Guadeloupe, se nommait Saint-George, au lieu de George tout court, longtemps avant d’avoir pris le nom et le titre de chevalier de Saint-George. Il est probable que Jean-Louis avait été amené en France tout enfant, et que les circonstances l’ayant conduit à Montauban, il y fut catéchisé par quelque pasteur protestant, jaloux d’exercer le prosélytisme que lui permettaient les derniers édits de tolérance. Montauban est encore aujourd’hui une des villes du midi de la France qui comptent le plus de protestants. On sait qu’elle fut au XVII siècle un boulevard puissant de la religion réformée. Elle résista à Louis XIII et vit mourir sous ses murs le connétable de Luynes, désespéré de cet échec. Au moment de la Révolution, Montauban salua avec enthousiasme les nouveaux principes. On a vu par l’anecdote du petit mulâtre, lisant la Bible dans une cave, en plein 93, que les protestants de Montauban subirent néanmoins, aussi bien que les catholiques, le contre-coup des fureurs antireligieuses. Lorsque Jean-Louis fit son entrée dans la salle e


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