— 53 — REPORT. ... Linge et habillements confectionnés, 899,000 fr. Ce ne sont point sans doute des pantalons de nègre que I on fait venir de si loin, mais surtout des ajustements de luxe. Les colons ne vont pas sans doute chercher leurs tailleurs et leurs couturières dans la rue Vivienne pour leurs vêtements d'usage journalier ; mais supposons que le chiffre ci-dessus ne comprenne que pour un quart d’objets de luxe
4,170,346
Mousselines
225,000 600,000
Tulles et gazes de coton (celles de soie sont confondues avec le chiffre général des soieries)
375,000
Châles de laine brochés et façonnés (et non les châles communs, les châles de coton, qui ne peuvent être regardés comme de luxe). . .
300,000
Tulles et dentelles de lin. De 1832 à 1834, les chiffres ont été : 228,000 ; 298,000; 205,000; l'approvisionnement étant fait, ils n’ont été en 1836 que.
4,703
Total général.
5,675,049
Cette masse d’objets de jouissance est à répartir entre une population de 110,000 libres, dont plus de moitié se trouve dans une position aussi primitive que les esclaves eux-mêmes à l’égard de ces choses de luxe. Pour des gens qui se disent ruinés , voilà un assez joli mémoire de fantaisies. Je pourrais citer ici beaucoup de faits qui m’ont été rapportés par des témoins oculaires, et notamment par un ami enthousiaste de la Guadeloupe, et qui montreraient à nu toute cette prodigalité , si bien passée dans les moeurs coloniales. Telle dame a dans ses armoires 3 à 400 robes à la fois, et l’on peut douter que ce soient des robes de bure , quand on trouve au compte général 1,457,000 fr. de soieries, sans compter les dentelles, etc. Tel colon n’a pas moins de 12 douzaines de pantalons d’été, sans