Journal particulier d'une campagne aux Indes occidentales (1781-1782)

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— 167 — n’entendait rien, on ne voyait rien, par la force du vent et de la pluie ; malgré tous nos soins, il n’avait pas été possible de garantir nos armes qui étaient trempées et hors d’état de servir. Si les ennemis eussent passé cette nuit à Glocester, comme nous avons su depuis qu’ils l’ont tenté, nous ne les aurions pas arrêtés un seul instant, on n’aurait pas pu tirer un coup de fusil et nos postes auraient sûrement été surpris. Nous vîmes paraître le jour avec grand plaisir, la pluie cessa par intervalles et nous fîmes grand feu pour tâcher de nous sécher et de nous réchauffer. Dans la journée du 17, nous remarquâmes que la canonnade avait complètement cessé et nous apprîmes sur le soir que les ennemis avaient tenté de passer à Glocester pendant la nuit, mais que le vent et le mauvais temps avaient entraîné leurs chaloupes dans la rivière, sur le rivage opposé à celui de Glocester, et que, ne voyant plus de ressources et se voyant près d’un assaut général, ils avaient proposé de capituler et qu’on était en pourparlers. Le 18 fut encore employé à discuter les articles de la capitulation; on remarqua que le général Burgoyne avait signé, le même jour, quatre ans auparavant, la capitulation de Saragota. Capitulation d’York et de Glocester.

Le 19, la capitulation fut conclue et signée. Elle portait que les officiers et soldats, matelots et tous autres marins seraient prisonniers de guerre, que les troupes seraient prisonnières des Etats-Unis et qu’on remettrait tous les magasins, effets et munitions des deux postes d’York et de Glocester aux préposés par le général Washington ; que les bâtiments de la rivière, ainsi que leurs cargaisons, seraient remis aux forces navales du roi de France et que tous les marins seraient prisonniers de Sa Majesté. Il fut permis


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