Statistique générale et particulière de la France et de ses colonies avec une nouvelle... (T.2) (2)

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DE

LA

FRANCE.

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Pour conserver cette navigation précieuse, il fallait seconder les desseins de la nature ; il valait mieux abandonner les rivières à elles-mêmes que de contrarier sans cesse leur destination primitive. La Nature, en fixant la destination des lits des rivières , leur assigne deux objets : de creuser et de former des canaux pour conduire les eaux à la mer , et de conserver la salubrité de l’air, en desséchant les terrains bas et aquatiques. Si elle a doué les eaux courantes d’une force vive et active , c’est afin qu’en fouillant leur lit, elles pussent en régler les pentes et la largeur, dans le rapport le plus convenable , avec la consistance des terrains qu’elles ont à parcourir. D’après ces principes, il est évident que des observations réfléchies auraient montré aux hommes les moins expérimentés , les moyens de surmonter les difficultés que la différence des terrains peut présenter, soit en retardant ou s’opposant à l'action constante des eaux, soit en la rendant trop rapide et trop active. Lorsqu’il se rencontre, à la base des lits des rivières, des bancs de roche trop vifs et trop durs , qui résistent à l'affouillement, on aide la nature, en les écrêtant annuellement, sur une profondeur relative et proportionnée à la pente supérieure et inférieure. Lorsque, sur un des bords où le courant va frapper , il se trouve un rocher dur et escarpé qui contrarie l’angle d’incidence, il faut travailler sur ce rocher jusqu’à ce qu’il soit parvenu à la direction convenable. Si le courant se précipite sur un des bords, et qu’il corrode et entraîne des terres meubles, trop faibles pour lui résister, alors, des ouvrages simples, des épis bas et peu coûteux, des plantations d’arbrisseaux éloignent le cou-


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