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STATISTIQUE
du climat ajoute encore aux avantages de la fertilité de son sol, et des expositions heureuses dont il jouit. L’Allier , la Creuse , la Haute-Vienne et la Corrèze ( le Bourbonnais, la Marche , et le Limosin ) , sont des pays où la culture est bien mauvaise , et où l’aridité du sol exige d’autres travaux et des améliorations. Les récoltes les plus communes sont en seigle. La Nièvre ( le Nivernais ) n’est pas mieux traitée : la pauvreté des habitans de ces départemens est une preuve évidente de la mauvaise culture qu’on y pratique. En adoptant un genre de culture propre à l’éducation du bétail, c’est-à-dire , en établissant des prairies artificielles, en cultivant des plantes charnues, tous ces pays changeraient de face. La Corrèze ( le Limosin ) fournit quelques bons chevaux : les fermes sont en métairies-, autre obstacle aux améliorations. Les jachères sont part-tout observées régulièrement. Le Loir et Cher ( la Sologne ) n’offre , en très-grande partie , que du seigle et du blé sarrasin ; ce qui prouve autant le peu d’industrie de ses habitans, que sa mauvaise agriculture. Le peu de bétail qu’on y nourrit est de race très-médiocre , et comment serait-il en bon état, trouvant à peine de quoi paître ? C’est un pays qui ne demande que des bras actifs, des habitans laborieux , et quelques sacrifices pour des améliorations dont il est très-susceptible. On ne pratique pas d’autre cours de récoltes , que jachère et seigle? qui serait propre à détéri orer un sol fertile par sa nature. On n’y prend aucun soin, pour donner un écoulement aux eaux stagnantes , qui rendraient toujours inutiles les meilleures opérations d’agriculture. Le Cher et l’Indre ( le Berri ) offrent une meilleure culture : les bêtes à laine y sont communes , et d’assez bonne race : leur laine est belle et recherchée ; ce qui prouve les soins qu’on prend de cette espèce de bétail si utile. Voilà un exemple à suivre.