Le christianisme et l'esclavage... : Suivi du traité historique de Möhler sur le même sujet

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esclave que désignait un nom grec, tiré de la futile occupation qui absorbait sa vie. Nue jusqu’à la ceinture, elle se tenait devan t sa maîtresse, dont la main était armée d’un fer tranchant, prête à déchirer les bras et la poitrine de sa victime à la moindre maladresse qui lui échappait. On s’en prenait à elle de l’impuissance de l’art à transformer en beautés des défauts de la nature, à rappeler la fleur de la jeunesse, flétrie par l’âge ou les débauches. Ovide, dans ce livre lubrique où il ne prétendait rien moins que développer une morale sévère, conseille aux dames romaines de ne pas entrer en fureur pour la plus légère bagatelle. Il leur fait observer que, défigurées par des émotions si violentes, elles étaient hors d’état de plaire à leurs amants. C’est avec toutes les grâces et les charmes de son talent qu’il leur conseille une conduite plus humaine. Ces barbaries, suivant l’expression d’un écrivain, donnaient au palais d’un Romain l’aspect d’une boucherie, souillé qu’il était de toutes parts par le sang des esclaves (14). Mais, pour ne rien laisser à désirer, envisageons l’esclavage dans ce qu’il avait de plus noble parmi les païens. Leurs histoires conservent


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