Le christianisme et l'esclavage... : Suivi du traité historique de Möhler sur le même sujet

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N’avez-vous pas de honte de mettre ainsi à la queue de l’Angleterre une nation qu’on a toujours vue en tête du mouvement intellectuel de l’Europe? Attendre! attendre! mais il y a trois siècles que les nègres attendent! quand donc cela finira-t-il? Il ne faut pas être un logicien bien serré pour concevoir que l’ajournement indéfini de la réparation c’est le maintien indéfini de l’injure. Les colons anglais usaient depuis trente ans des mêmes fins de non-recevoir ; ils en ont usé jusqu’au dernier jour. Si on les avait écoutés, leurs esclaves seraient encore esclaves. Avant de les libérer, nous dites-vous, faites hommes ceux qu’il vous plaît de libérer ! Mais qui donc les fera hommes ? Est-ce le fouet de vos commandeurs? vous ne voulez pas même qu’on parle d’abolition. En 1836, le ministre fit consulter les assemblées des colonies sur diverses mesures préparatoires; ces ouvertures, où il n’était question pourtant que d’améliorations, ont été repoussées très-vivement par vos conseils de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Guyane et de Bourbon (1). » (1) Abolition de l’esclavage, par V. Schœlcher, p. 150.


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